Une rentrée scolaire est une entrée en scène. D’où cette sensation qui vient nouer légèrement le ventre à la fin des vacances d’été. On sait bien que tout se passera bien. Et pourtant. Il y aura quand même plus de vingt regards braqués sur soi!
Adulte, je n’ai jamais été très doué pour gérer le stress des coulisses avant les entrées en scène. Les muscles se tendent, la respiration s’accélère. Il y a bien quelques rituels pour tenter de calmer le tout: étirements, échauffements, expirations profondes. Ça ne marche jamais tout à fait. Et ce n’est certainement pas tout à fait grave non plus.
La légèreté
Enfant, à l’école de cirque, les choses semblaient différentes. Nous étions entassés dans une halle de gymnastique où nous jouions bruyamment. Quand approchait l’heure de notre numéro, des adultes vêtus de noir venaient nous chercher, nous escortaient sous le chapiteau et nous projetaient directement sur la piste. Où nous jouions joyeusement. Franchir le rideau était simple. Quelle distinction entre les jeux quotidiens et ceux de la scène?
Je me souviens d’une représentation durant laquelle nous nous étions glissés dans les coulisses et tentions de faire rire en l’assaillant de chuchotements un camarade clown en train de faire son numéro.
Un jour pourtant, quelqu’un a dû tendre un rideau pesant entre les coulisses et la scène.