Parce qu’on a le goût des petites formes, et souvent la contrainte des petits sous.
Parce qu’on recycle les mêmes histoires. Vous vous rappelez aussi avoir joué l’arrivée des rois mages à l’école enfantine? Ou le petit chaperon rouge?
Parce qu’il suffit parfois de quelques costumes récupérés dans une friperie, deux ou trois éléments de décor glanés dans un débarras.
Parce que les amateur·trice·s, les enfants, les écolier·ère·s font ça avant tout pour le plaisir. Leur salaire, c’est la joie.
Parce que les budgets ne sont d’ailleurs pas les mêmes que ceux de l’opéra. Promis, le salaire des interprètes ne dormira pas sur des comptes suisses qui financent l’industrie pétrolière, l’expansion du bâti et l’effondrement de notre monde.
Parce qu’il n’y a pas de tournée asiatique prévue au programme. Non vraiment, malgré la qualité artistique et votre talent certain (indiscutable, vous dites), la directrice de l’école ne peut pas se le permettre.
Parce que les projets sont très imbriqués dans le tissu social. Ici, pas de culture hors-sol! Au spectacle de fin d’année, les parents ouvrier·ère·s côtoient les avocat·e·s.
Parce qu’on bricole davantage qu’on ne fabrique du neuf.
Parce qu’on rejoue souvent les mêmes histoires. Les rois mages ou le petit chaperon rouge, ça vous parle? Vous voyez, je me répète?!
Parce qu’on connait le nom d’auteur·trice·s, la renommée de metteur·e·s en scène et le talent d’acteur·trice·s. Mais sincèrement, qui se soucie des animateur·trice·s? Une vie tout en légèreté. Zéro impact, zéro déchet.
Parce qu’on a l’habitude et/ou l’intention de faire beaucoup avec peu. Small is beautiful!
Pour aller plus loin:
- La révolution verte des théâtres romands, article du journal Le Temps (15.01.20)
- Chantal Dulibine et Bernard Grosjean, « Dramaturgies de l’atelier-théâtre 2. Au bonheur des petites formes »