Retour sur un projet enthousiasmant. L’idée, soufflée par un collègue, était de faire jouer de courtes scènes de théâtre dans la ville. Si cette aventure m’a plu, c’est sans doute parce qu’elle mêle de façon pertinente un élément « externe » (un texte du répertoire) et une créativité « interne » (le choix du lieu, son investissement).
« Par groupes, vous mettez en scène et interprétez une scène de Miche et Drate de Gérald Chevrolet. Cette scène se déroule dans un lieu public extérieur, situé dans un rayon de 300 mètres autour de notre salle de théâtre. »
Les murs et les arbres deviennent des coulisses. Les parcs et les bancs, des scènes. Les petits murets, des gradins. Dans ces lieux a priori banals, on joue à la vie ou à la mort.
D’un côté, l’intelligence d’un auteur. De l’autre, la connaissance de la ville des élèves. D’un côté, la poésie d’un texte. De l’autre, le quotidien des comédien·ne·s.
Un bon projet devrait ainsi être à la fois une surprise pour les participant·e·s, qui découvrent par exemple un texte, et une surprise pour l’animateur·trice, qui découvre une nouvelle façon de se l’approprier. En l’occurrence: de l’intégrer au décor de la ville.
Quand le théâtre apporte quelque chose aux gens et que les gens apportent quelque chose au théâtre, on assiste à un joyeux événement.
En fait c’est assez simple. C’est donnant-donnant.