11 façons d’échapper au célèbre « t’as aimé? »

Vous connaissez très bien cette situation. Vous allez voir le spectacle mis en scène par votre ami Georges-Henri. Ce n’est pas brillant. Alors que vous pensiez filer en douce une fois le rideau tombé, Georges-Henri vous coince dans le foyer du théâtre. L’araignée!

Il vous demande : « T’as aimé? »

Vous pensez : « Pas du tout. »

Et vous répondez : « Euh… »

Vertige. Vous ne savez pas quoi ajouter…

Voici 11 façon de vous extraire de cette toile tendue par l’homme à huit pattes.

1) Vous complimentez le processus

« C’est un sacré travail! Ouais franchement c’est du boulot. Tout ce texte, ça n’a pas dû être une mince affaire de l’apprendre. Chapeau les acteur·trice·s! Ça vous a pris combien de temps, les répétitions? »

2) Vous posez des questions

« Oui ça a fait naitre de multiples questionnements en moi. Comment as-tu eu l’idée de traiter de la question du sommeil des poulpes au théâtre? Et en quoi cette thématique peut-elle nous donner des outils pour comprendre le monde contemporain? »

3) Vous saluez l’esthétiqueink-2650491_1280

« J’ai a-do-ré le décor. Et les costumes, j’en parle même pas. Bon je kiffe le bleu en même temps… donc forcément ça me parlait beaucoup! La façon dont vous avez décliné cette couleur en différentes teintes, c’est fort. C’est fort. Et ça collait bien avec le propos. Tu avais déjà travaillé avec cette scénographe auparavant? »

4) Vous jouez la carte de l’extinction de voix

Vous bougez les lèvres sans émettre de son. Vous pointez votre gorge avec un doigt puis vous mettez les bras en croix. C’est culotté mais ça peut fonctionner. Sur un malentendu.

5) Vous restez flou·e

« Ta proposition a remué quelque chose en moi, mais j’arrive pas encore à mettre le doigt dessus. Disons que j’ai senti que ça reconfigurait d’une certaine manière les attentes que j’ai en franchissant les portes d’un théâtre. C’était étrange! »

6) Vous donnez un cours d’histoire du théâtre

« Les moments collectifs me faisaient assez penser au travail sur le choeur dans la Grèce antique. En même temps, il y avait quelque chose de très médiéval dans la tenue de tête des comédien·ne·s. Et puis la musique, c’était d’un romantisme très fin. Très fin! Enfin, quand je dis romantisme, je parle de l’époque bien sûr. Et en même temps ton spectacle ne reniait pas un certain classicisme. Je pense bien sûr à la géométrie de la scénographie. Très classique. Très classique. Avec une touche d’avant-garde dans le rapport au public. Très intelligent. Vraiment. »

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Ça demande 2-3 notions d’histoire du théâtre. Mais on peut assez vite faire semblant.

7) Vous demandez du temps

Vous expliquez que vous n’arrivez jamais à avoir un avis tranché sur un spectacle juste après celui-ci. En fait vous avez besoin de dormir une nuit dessus. Et demain vous aurez les idées claires. Puis vous filez en douce, vous supprimez Georges-Henri de vos contacts facebook, vous bloquez son numéro et vous déménagez en Guadeloupe.

8) Ou alors vous n’avez pas le temps

Il faut que vous filiez, désolé, votre poney est garé devant le théâtre et vous avez peur que les flics ne lui tombent dessus. En plus vous devez récupérer votre fille à la crèche. C’est samedi soir? Oui mais c’est l’ouverture nocturne. Exceptionnellement. « On s’appelle demain? »

9) Vous n’avez pas vu le spectacle

« Ton spectacle? Quel spectacle? Ah c’est pas le mois prochain? Meeeeerde! Je passais juste par hasard ici. Je devais aller aux toilettes et la porte était ouverte. Je me disais que c’était bizarre tout ce monde. Promis je viendrai demain. Ah il n’y a pas de représentation demain ? Dommaaaaaage… »

10) Vous énumérez les faiblesses, puis vous enchainez avec les forces

Il y a quand même souvent quelque chose à sauver dans un mauvais spectacle. Vous commencez par vos réserves: le sens profond de la pièce, l’interprétation des comédien·ne·s, cette scène où Georges-Henri se roule par terre en hurlant, nu. Puis vous complimentez l’audace, la bande-son et le regard de la sœur de Georges-Henri.

11) Ou alors vous lui dites la vérité

C’est risqué. Mais est-ce que c’est si terrible que ça?

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