Comment former les groupes? Deux méthodes sont généralement pratiquées. Soit on laisse les participant·e·s s’organiser. Soit on organise les groupes en faisant attention de répartir les « bons élèves » (comme on dit dans le jargon) dans tous les groupes et en diluant les « élément perturbateurs » (comme on dit dans le milieu) dans les différentes équipes. En somme l’expert, c’est soit le groupe (qui s’organise), soit la ou le prof (qui organise).
Il y a pourtant une troisième voie (ma préférée): le hasard. Et un jour j’ai failli perdre la foi.
C’est l’histoire d’un atelier théâtre. L’histoire d’un tirage au sort a priori malchanceux. Je mélange les cartes et là, c’est le drame. Plusieurs enfants « actifs », « perturbateurs » ou « agités » (comme on dit dans le métier) se retrouvent dans la même équipe. Oups. Ça ne va jamais fonctionner. J’aurais sans doute dû tricher. Tirer à nouveau les groupes au sort en prétextant une crampe au poignet lors du brassage des cartes ou une quelconque confusion. Je suis certain que le groupe ne va pas « fonctionner » lors de la création de la scène. Qu’il y aura des conflits. Des cris. Et les téléphones de parents le soir venu.
Et pourtant c’est l’histoire d’un groupe qui « fonctionne » à merveille alors que je n’y croyais pas vraiment. L’histoire d’un groupe qui présente une scène structurée, précise, drôle. Bref, parfaite.
Morale de l’histoire? J’ai rangé le masque de l’expert·e dans la malle à costumes. Il prend la poussière et c’est très bien comme ça.
Parfois on croit qu’on sait mais en fait on sait pas.
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