Sur une place de mon quartier, il y a un petit rocher haut d’une cinquantaine de centimètres et creusé sur le dessus. Les enfants viennent y « préparer la soupe ». De l’eau de la fontaine, quelques feuilles arrachées à l’arbre, des cailloux et de la terre. C’est un rituel sans fin.
Le théâtre n’est rien d’autre que cette marmite à l’eau trouble qui rassemble des individus autour d’elle. On dit – pour jouer – qu’elle nourrit. Et c’est à la fois vrai, sinon on n’y consacrerait sans doute pas toute cette énergie, et faux: personne ne se risque vraiment à ingurgiter cette soupe.