Je me souviens d’avoir eu une révélation en démarrant mes études pédagogiques.
La Terre tourne autour du soleil. Et l’école autour de l’apprentissage.
C’est un peu gênant à dire mais je crois que je n’avais jamais remarqué en tant qu’élève que tout le système scolaire gravitait autour de cet acte d’apprendre. La balle piquée à la gym? Apprendre. Les listes de vocabulaire d’italien à chantonner? Apprendre. Les devinettes mathématiques, les dissertations à échafauder, l’histoire millénaire du théâtre à écouter et raconter?
Bim! L’obsession pédagogique était désormais démasquée. Apprendre. Apprendre. Et apprendre. Alors bonjour les objectifs généraux et spécifiques, l’articulation entre recherche et pratiques, l’ingénierie didactique, les parades aux troubles dysorthographiques, dyscalculiques et dyslexiques, les guerres épistémologiques. En avant la musique!
Nous avions eu le privilège de passer notre scolarité à jouer. Et les adultes venaient tout à coup nous assurer d’un air très docte que nous n’avions fait qu’apprendre. Finie, la comédie!
Il est possible – je m’en souviens à peine – que nous ayons glané tout au long du chemin quelques fruits. Mais ils avaient la saveur des dommages collatéraux.
L’apprentissage, ce joyeux accident.